Psychose – « Reflex » de Maud Mayeras

Je vous retrouve aujourd’hui d’un livre dont on a beaucoup parler à sa sortie intitulé « Reflex ». Après un bref résumé, je vous parle de ce thriller signé Maud Mayeras.

Résumé  : 

Quatrième de couverture  : Photographe de l’identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant.

Mais une nouvelle affaire va la ramener au cœur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s’est mis à sévir. Et sa façon d’écorcher ses victimes en rappelle une autre…

La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu’Iris croyait éteint va s’enflammer à nouveau dans l’objectif de son reflex.

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Reflex, de Maud Mayeras, éd. Pocket

Avis  : 

Avec Reflex Maud Mayeras signe un thriller de haute voltige. Plus qu’un thriller, il s’agit d’un roman noir dans lequel l’auteur nous embarque dans la noirceur la plus totale.

On suit tout d’abord Iris Baudry, jeune femme qui souffre de bégaiements depuis son enfance et qui travaille comme photographe à l’Identité judiciaire. Toujours munie de son reflex, d’où le nom du livre, cette jeune femme mitraille les scènes de crimes sur lesquelles elle est appelée, figeant à tout jamais les corps meurtris d’enfants, de femmes et d’hommes. Cette profession, elle a choisi de l’exercer après avoir elle-même perdu son fils Swan âgé de six ans comme pour mieux se rappeler ce à quoi elle a été confrontée. Un jour, elle est appelée sur une scène de crime dans la petite ville dans laquelle elle a vu le jour et où son enfant a grandi à ses côtés jusqu’à son meurtre. Les souvenirs vont émerger au fur et à mesure l’obligeant à se replonger dans un passé qu’elle avait enfoui.

Parallèlement à cette histoire, l’auteur nous fait revenir des décennies en arrière, en 1919, nous contant l’histoire d’une jeune fille de 13 ans Julie qui a vu sa vie basculer après avoir été victime d’un viol collectif. Enceinte, ses parents décident de la tenir à l’écart de la société et l’envoient dans une maison tenue par des bonnes sœurs, la maison «  Bellevue  » dans laquelle elle sera traitée sans aucune considération et se verra malmenée sans relâche. Julie mettra au monde une petite fille et c’est par la suite, cette petite fille devenue mère à son tour que l’on suivra puis son propre fils dénommé Henri.

L’auteur a donc fait le choix comme dans beaucoup de livres dont j’ai apprécié la lecture récemment, d’opter pour l’alternance de chapitres. S’il est judicieusement exploité, je trouve que l’alternance de chapitres permet d’accroître le suspense d’un livre, la curiosité du lecteur, son addiction.

Maud Mayeras a réussi l’exercice avec brio me donnant envie à l’issue de chaque chapitre de poursuivre ma lecture pour en découvrir davantage sur les événements de chacune des époques. On sait par avance qu’inéluctablement les événements, bien qu’ayant lieu à des années d’écart, vont se rejoindre se recouper ne faisant qu’un tout, tout du moins expliquant certains des faits les plus récents.

L’auteur par sa plume, fluide agréable, par son vocabulaire soigné, par les mots qu’elle a choisis avec minutie, nous offre une immersion totale dans cette histoire noire dont on ne sort assurément pas indemne.

Une idée a assez rapidement germé dans mon esprit, j’avais cru entrevoir la vérité sur les événements tragiques qui nous étaient contés par l’auteur, une idée à laquelle l’auteur a peut-être voulu sciemment conduire le lecteur. Cette hypothèse s’est avérée être erronée et je n’ai finalement compris les tenants et les aboutissants de cette histoire que dans les derniers chapitres, lorsque l’auteur certain d’avoir assez torturé son lecteur, de lui avoir assez fait fonctionner sa matière grise s’est décidé à nous expliquer la façon dont les événements s’imbriquaient, un final à couper le souffle qui n’est pas sans rappeler par certains aspects le film «  Psychose  » d’Alfred Hitchcock.

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